Une robe en crochet

il_fullxfull.915937182_9kqkCela faisait un moment que j’avais envie d’une robe en crochet, et quand j’ai vu celle-ci, sur la boutique de Sartorial Matters, j’ai craqué ! Pourquoi ? Sans doute à cause de son col si original, de sa couleur vieux rose et d’un détail peu commun qui est que la jupe est doublée (souvent les robes en crochet sont entièrement transparentes, ce qui n’est pas forcément pratique).

Bien sûr, elle date des années 70, la grande époque du crochet, macramé et dentelle…

Oui, mais le crochet, ça existait avant, non ? (Tentative maladroite pour introduire mon petit topo sur l’histoire du crochet !)

En Europe, les premières traces de textiles fabriqués grâce à cette technique remontent au début des années 1800.  En Scandinavie, on travaille la laine afin d’avoir des couches supplémentaires pour protéger du froid, et on utilise ce qu’on peut en guise de crochet comme des cuillères ou des os.  En parallèle, dans les pays plus cléments, apparait la broderie avec un petit crochet sur un support appelé tambour.

Au cours du XIXème siècle, le crochet devient une activité populaire auprès des femmes et de nombreux patrons sont disponibles dans les revues de l’époque pour créer cols, bonnets, écharpes mais aussi layette. À la fin du siècle, ce sont les sacs  en crochets qui font fureur, les plus beaux travaillés avec de la soie et des perles de verre.( Ils ont une forme particulière et en anglais on les nomme « miser purse ». Je ne sais pas s’il y a un terme en français, mais si c’est le cas n’hésitez pas à m’en faire part.)

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Apparait à cette période une nouvelle technique hybride entre le crochet tel qu’on le connaissait et le tricot, qui permet d’avoir des structures avec plus de tenue et donc de fabriquer des robes ou des vestes.

En Irlande, le crochet s’industrialise et permet une alternative bon marché à la bobine de dentelle, trop chère pour les classes moyennes ou plus pauvres. Le marché gagnera ensuite toute l’Europe et même les USA.

Au début du XXème siècle, l’intérêt pour le crochet diminue, et se cantonne aux nappes ou autres dessous de plats. Il faudra attendre la vague hippie des années 60-70 pour qu’il revienne à la mode et même se développe comme une activité artistique propice aux expérimentations et innovations.

Et voilà, la robe portée lors des dédicaces (Cultura et Livre Paris 2016). J’en suis ravie, car en plus d’être très jolie, elle est  super confortable. En effet la matière est à la fois très légère et extensible.

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